Vous le savez, la crise climatique que nous traversons, et qui va aller en s’accentuant, est une conséquence du capitalisme, du productivisme et de l’économie libérale dans laquelle nous vivons. Heureusement, à Poitiers et Grand Poitiers, nous avons, avec Poitiers Cocolectif une majorité sensible à la problématique du changement climatique et qui met tout en œuvre pour en réduire les impacts. Un nouvel exemple avec l’arrivée prochaine sur Poitiers et Grand Poitiers de trottinettes et vélos électriques !
La cause d’un problème peut-elle en être la solution ? Je suis sûr que beaucoup des personnes qui vont lire ces quelques lignes vont me répondre que la réponse est simple, et que c’est « non ». Et bien, figurez-vous que la mairie des Poitiers a décidé que « oui » était une réponse valable à cette question. Dans la droite lignée de partenariats public/privé entamés dans la mandature précédente (par exemple la privatisation de l’éclairage public d’une partie de la ville de Poitiers pour 15 ans, voir ici), la mairie de Poitiers continue de nouer ce type de partenariats, faisant le jeu du capital. Le libéralisme détruit la planète, qu’à cela ne tienne, c’est lui qui nous sauvera !
Vous aurez donc le plaisir de croiser dans les rues de Poitiers, prochainement des trottinettes et vélos électriques en libre service (voir article de la NR ici). La société qui fourni les trottinettes a choisi une stratégie intéressante pour gagner un maximum d’argent en prenant le moins de risque possible. Si votre serviteur a bien compris, le matériel est dans un premier temps acheté par un particulier (autour de 1000€ pour une trottinette). Le propriétaire partage ensuite 50% des bénéfices liés à la location avec l’entreprise, qui de son côté assure la maintenance et la recharge des équipements. En procédant de la sorte, l’entreprise ne prend aucun risque au niveau de l’investissement en matériel quand elle investit une nouvelle ville. Malin.
C’est donc une solution capitaliste qui a été choisie pour compléter l’offre de transport dans la ville de Poitiers, démontrant la vision libérale du monde qui est celle de l’équipe en place à la mairie. Des bruits de couloirs nous rapportent que la mairie réfléchi à la possibilité de libéraliser le marché des bus, en ouvrant Vitalis à la concurrence pour parfaire l’offre de transport de la ville.
Bastien Benala, économiste à la mairie nous explique :
« Quand c’est bien fait, la concurrence peut être saine et apporter de réelles solutions. Nous sommes une majorité du réel, de l’action et du concret. Nous n’avons pas le temps de tergiverser, la situation est trop importante, l’urgence est là, il faut agir. Tant pis si ça doit passer par là ! Et puis imaginez, ce serait une première en France, deux sociétés concurrente qui se partagent les transports en communs, on fera la une de tous les JT !«
Bastien Benala
Quand c’est bien fait, la concurrence peut être saine et apporter de réelles solutions. Nous sommes une majorité du réel, de l’action et du concret.
« La privatisation de l’éclairage public dans sa totalité est aussi dans les tuyaux. Il faut aller vite, et faire tout faire par le public, comme avant, ce n’est plus possible, le privé a une vraie expertise, tant pis si ça nous coûte collectivement plus cher. En plus Vinci a une vraie fibre écolo ! D’ici quelques années à Poitiers on ne parlera plus de services publics mais de services privés, et ce sera une vraie avancée, vous verrez !«
Ma position est facile, je l’admet, et je ne prétend pas avoir de solution toute faite pour solutionner l’offre de transport dans Poitiers et Grand Poitiers. Mais je trouve que les vélos l’offre des vélos CAP est une bonne chose, trop peu mise en avant à mon goût. Je pense que la gratuité des bus, sur le modèle de Dunkerque par exemple, est une bonne manière de répondre à la problématique. Bref, je vais pas réfléchir à leur place, mais je trouve dommage de céder aux sirènes du capital, l’heure est trop grave pour continuer de mettre des pièces dans la machine infernale.
Y.G.