Vous n’avez pas pu passer à côté, les trottinettes Pony ont envahi les rues de Poitiers. Un utilisateur dont nous tairons le nom a détourner le système de géolocalisation de ces dernières pour suivre les mouvements dans la ville de sa compagne. Témoignage.

Les trottinettes Pony, dont nous avons parlé ici et , sont géolocalisées pour éviter que les clients ne les stationnent n’importe où dans la ville. Comme l’argent prime sur l’expérience client, il est possible de louer une trottinette même lorsque la batterie est presque vide. De fait, la majorité des stationnements sauvages que nous pouvons toutes et tous constater sont le fruit de batteries qui lâchent en pleine utilisation. Vous pensez que Pony a intégré une fonction qui empêche quiconque de louer une trottinette quand la batterie est trop faible ? Et bien non, pourtant ils suggèrent eux même de ne pas prendre la trottinette si la batterie a moins de 20% de sa capacité complète. Mais bon, pourquoi se priver d’argent quand les seules conséquences sont des trottinettes mal garées et des clients qui doivent finir de monter la Grand’Rue à pied ?

Comme dit au début du paragraphe précédent, les trottinettes Pony sont géolocalisées. Un utilisateur, qui a souhaité rester anonyme, vit en couple avec sa compagne, utilisatrice depuis le premier jour des trottinettes Pony. Il suspectait sa femme de ne pas être totalement franche et honnête avec lui. Plutôt que d’engager une conversation avec cette dernière pour savoir ce qu’elle faisait entre le moment où elle quittait son travail, place du Maréchal Leclerc et le moment où elle rentrait chez eux, rue du moulin à vent, 550 mètres plus loin (pour rappel, au delà de 2 minutes d’utilisation de ces trottinettes, soit environ 700 mètres, la trottinette devient plus chère que le bus). Il savait qu’elle faisait des cours de pilates le mardi soir et danse le jeudi soir, mais il la suspectait de ne pas rentrer en ligne droite jusqu’à chez eux, puisqu’une fois il est rentré avant elle du boulot. Il était sûr et certain qu’elle voyait quelqu’un d’autre. »Normalement le temps de trajet de ma femme entre son travail et notre domicile, d’après internet, c’est 9 minutes à pieds et 3 minutes à vélo. En théorie, à 17h07 maximum elle devrait être rentrée, tous les soirs, hormis les mardis soirs où elle devrait l’être vers 18h38 maxi ! ». Il a donc détourné le service de géolocalisation des trottinettes Pony pour pouvoir suivre ses déplacements et tirer toute cette histoire au clair. Il a fait une moyenne sur les trois dernières semaines, précisant qu’il rentre chez lui à 17h55 précises, tous les jours.

  • Lundi midi, départ de la place d’armes à 12h03, arrivée à la rue des grandes écoles à 12h05. Départ de la rue des grandes écoles à 12h26. Arrivée à la place du marché à 12h27. Retour place d’armes à 12h48. Le lundi soir, départ de place d’armes à 17h02. Arrivée rue Léopold Sedar Sengor à 17h17. Départ de la rue Léopold Sedar Sengor à 17h31. Arrivée rue du moulin à vent à 17h46.
  • Mardi midi, départ de la place d’armes à 12h02. Arrivée à la rue Henri Oudin à 12h05. Départ de la rue Henri Oudin à 12h31. Retour place d’armes à 12h33. Mardi soir, départ de la place d’armes à 17h03 et arrivée rue des cordeliers à 17h05. Départ de la rue des cordeliers à 17h34 pour une arrivée rue Cloche Perse à 17h36. Départ de la rue Cloche Perse à 18h32 pour une arrivée ure du moulin à vent à 18h35.
  • Mercredi soir, départ de la place d’armes à 17h01 pour une arrivée à la rue du cabestan à saint benoit à 17h26. Départ de la rue du cabestan à 17h37 pour une arrivée à la rue du moulin à vent à 17h53
  • Jeudi soir, départ de la place d’armes à 17h06. Direction la place du marché avec une arrivée à 17h08. Départ à 17h56 pour une arrivée rue des feuillants à 17h58. Départ de la rue des feuillants à 19h32 pour une arrivée rue du moulin à vent à 19h35
  • Vendredi soir, départ de la place d’armes à 16h36. Arrivée rue du moulin à vent à 16h38.

Il est catégorique, sa femme voit quelqu’un, elle mange avec lui au moins deux fois par semaine, les lundis et les mardis midi. Ensuite elle prend probablement des cafés avec lui plusieurs fois par semaine, avant le cours de pilates les mardis soirs, les mercredis soirs, et avant son cours de danse les jeudis soirs. Il semblerait qu’elle ne le voit pas le vendredi. Il n’arrive cependant pas encore à bien comprendre le choix des lieux de rendez-vous, mais il est persuadé qu’avec quelques semaines de datas en plus il percera le mystère et pourra alors confronter sa compagne avec certitude.

Je ne pensais pas qu’elle faisait tout ça.

Le mari

Nous avons réussi à rencontrer sa compagne. Celle-ci nous a donné rendez-vous un mardi midi, dans un salon de coiffure. Elle nous explique :
« Mon mari est invivable, c’est moi qui m’occupe de tout à la maison, et en plus il me met la pression sur mon apparence physique. C’est pourquoi je viens au salon de coiffure toutes les semaines le mardi midi. Le lundi c’est le jour des courses du centre ville, le midi et le soir avant que monsieur ne rentre, puisqu’il ne supporte pas que je ne sois pas là quand il rentre. Le mardi c’est entretien de mon corps, cheveux le midi, épilation le soir et sport en suivant. Le mercredi c’est un peu la course. Je dois aller dans la zone de grand large pour certains produits que monsieur veut absolument et que je ne trouve pas en centre ville. C’est d’ailleurs un mercredi que je suis rentré en « retard » une fois, à cause d’un problème de batterie dans la rue Jean Jaurès, j’ai été forcée de laisser ma trott en plein milieu… Le jeudi j’ai danse le soir, le vendredi je finis plus tôt, ça me permet de faire une partie du ménage pour en avoir un peu moins samedi et dimanche, mon mari n’aime pas le bruit de l’aspirateur quand il regarde le sport à la télé. »
Nous lui faisons remarqué qu’elle n’a pas détaillé ses activités du jeudi soir. Elle précise :
« Avant la danse, en ce moment je vois un avocat pour demander le divorce, je n’en peux plus de cet homme, et la discussion que nous avons ce midi, pendant mon brushing du mardi me font dire que j’ai raison d’avoir entrepris cette démarche ».

Nous avons confronté son mari à ses explications, sans évoquer la journée du jeudi :
« Je ne pensais pas qu’elle faisait tout ça, mais à mon avis elle vous mène en bateau. Déjà je ne comprends pas ce besoin d’aller faire les courses dans autant d’endroits différents. Et puis il y a des choses qui ne tiennent pas la route dans tout ça, à quoi ça sert son institut de beauté ? Les femmes ça n’est pas comme les hommes, ça n’a pas de poils aux jambes, si ? Dans tous les cas, je suis sûr qu’elle s’y prend mal, je suis sûr que si je le faisais, je ferais mieux, le problème c’est que moi j’ai pas son temps, quand je débauche à 17h, j’ai seulement le temps de prendre une mousse avec mes collègues que je dois rentrer pour être à l’heure à la maison ».

Pas de doute qu’il pourra bientôt constater par lui même s’il est plus efficace que sa future ex-compagne pour faire les courses !

Y.G.