La Nouvelle Réduslipe est un journal pro-féministe, et en tant que journal du peuple pictavien, il se doit d’apporter sa pierre au combat contre les violences sexistes et sexuelles, la domination masculine se superposant souvent aux autres dominations. C’est ainsi que nous relatons les cas qui se présenteront à notre rédaction et notamment celui de ce professeur de français qui a assommé sa femme avec un dictionnaire vendredi dernier. Retour sur ce délit de violence machiste qui n’est en rien un fait divers mais qui présente un caractère systémique.
Adrien Q (NDLR – Ne voyez aucun lien avec Adrien Quatre-Mains-courantes, le député du Nord condamné pour violences conjugales, cette coïncidence d’initiale est fortuite), jeune professeur de français de 29 ans a assommé sa femme Céline (NDLR : aucun lien non plus encore une coïncidence fortuite) avec un dictionnaire Larousse (NDLR : ne voyez toujours aucun lien avec le député LFI -La France Imbronzable) un soir du vendredi 9 décembre 2022. Une interruption de travail de 5 jours avait été prononcée à l’égard de Céline. Fort heureusement les jours de Céline ne sont pas menacés, par cette blessure du moins, et elle a réuni assez de force pour déposer une plainte contre son époux et consulter une avocate en vue de préparer un divorce qu’elle avait déjà envisagé avant le drame.
Le professeur était par ailleurs syndiqué ce qui a suscité des réactions contrastées dans le syndicat. La majorité de ses camarades a voulu forcer le local de notre journal, criant au complot de la direction du collège Clovis Ferdinand Pin, quant à la médiatisation par notre part de l’affaire, mais une minorité sans cesse grandissante réclame la démission du syndicat d’Adrien Q. au fur et à mesure que se dévoile les tenants et aboutissants de l’affaire.
Assommer d’un dictionnaire qu’une toute petite fois ne fait pas d’Adrien un homme violent ».
(Un syndicaliste FSU – Fichtre, se syndiquer, ça use !)
L’intéressé se défend : « ce n’était qu’un coup de dictionnaire… » Ce à quoi une syndicaliste également féministe et membre pourtant du même syndicat répond : « il y a un continuum dans les violences faites aux femmes, qui part du symbolique jusqu’aux coups, du refus de ce professeur réactionnaire d’utiliser le point médian inclusif, on fini par passer par l’agression physique, demain, ce sera quoi, le féminicide ? ». Dans le syndicat FSU (Fichtre se Syndiquer, ça Use !), ceux qui l’ont côtoyé nous disent : « Adrien Q. est la victime, il a été usé par une telle mégère… euh pardon je voulais dire une femme toxique, elle fait ça pour l’argent et pour nuire à la cause ». Ces propos, mettant au jour un machisme vulgaire que nous eussions cru définitivement enfoui ont été tenu en réunion syndicale ou sur les listes de discussion électroniques interne du syndicat et n’ont pas manqué d’ulcérer les jeunes enseignants de la formation dont une partie a annoncé par voie de communiqué de presse qu’ils quittaient le syndicat. « Assommer d’un dictionnaire qu’une toute petite fois ne fait pas d’Adrien un homme violent ».

Adrien Q. face à ces diverses spéculations a fini par sortir de l’ombre en dévoilant sa vie privée dans une émission de 3 h 56 sur RCF Poitou (Radio des Cogneurs de Femmes) où il pérora seul pour dire sa vision des fait et accabler sa femme, notamment sur des histoires de clé d’appartement ou de soupes trop salées. Nous retiendrons ainsi le mobile suivant pour son geste inqualifiablement violent : « ma compagne vient du Loir-et-Cher et pour ma part je suis d’origine Bordelaise, durant de nombreuses années elle n’a pas arrêté de dire « pain au chocolat », j’ai craqué, je lui ai crié « on dit chocolatine », et dans un contexte de rupture de communication entre nous, je l’ai assommé. Mais je ne l’ai fait qu’une fois et je le regrette profondément, je ne suis pas un homme violent. Et je suis une victime, un opprimé, ma femme nie mon dialecte du Sud-Ouest, c’est de la glottophobie ».
Il m’a souvent confondu avec sa batterie et m’a tapé dessus.
Céline, la victime
Suite à cette inversion accusatoire assez banale, nous sommes allés recueillir les propos de son épouse, que nous avons dû essayer de convaincre à 79 reprises qu’elle était la mieux placée pour éclairer la situation. En tant que femme, elle se sentait peu légitime de parler de violences faites aux femmes : « écoutez à la télévision , je vois que ceux qui parlent des violences faites aux femmes sont toutes et tous des hommes, je me dis que c’est pas on rôle d’en parler mais je vous remercie de me donner la parole, il n’y a guère que La Nouvelle Réduslipe qui laisse la parole aux opprimé Point E Point S. Adrien me reproche de dire pain au chocolat, mais c’est lui qui me donne des pins. J’ai vécu un enfer conjugal depuis des années. Il m’a souvent confondu avec sa batterie et m’a tapé dessus. C’est normal c’est un fan de Bertrand Cantat ». Etonné par cette remarque nous lui faisons remarquer que nous pouvons comprendre qu’un musicien de rock aime Bertand Cantat (nous disons bien comprendre, et comprendre ce n’est pas excuser), car pour beaucoup il faut séparer l’homme du machiste. « Oui mais en l’occurence, il est fan uniquement du Bertrand Cantat de 2003, et je reste terrifiée de cela ».
Ces révélations glaçantes nous confortent sur l’idée qu’il vaut quand même mieux écouter et croire les victimes !
Edwy-Plein-air