Chronique diffusée dans le café de la presse du vendredi 18 mars 2022 sur radio pulsar en ballado-diffusion (podcast) : http://www.radio-pulsar.org/emissions/thema/le-cafe-de-la-presse/
Aujourd’hui nous allons parler Éducation Populaire.
L’éducation populaire comme vous le savez est un courant de pensée qui cherche principalement à promouvoir, en dehors des structures traditionnelles d’enseignement une éducation visant l’amélioration du système social.
L’éducation populaire, c’est les joyeuses colonies de vacances, les ateliers macramé dans une MJC. C’est éduquer les enfants à des savoirs être autant que des savoirs faire. C’est donner aux jeunes un esprit critique, et de penser collectif avant son nombril.
C’est faire une piqûre de rappel de vaccin anti-fasciste aux adultes pour pas oublier les valeurs citoyennes qu’ils ont appris plus jeunes, afin que plus jamais Auschwitz.
Bref, c’est l’outil moderne le plus efficace pour aboutir à l’émancipation humaine, le progrès, le socialisme, la paix … c’est par l’éducation populaire qu’on y arrivera. C’est ce qu’on pensait en 1944.
Mais entre temps il y a eu la télé, la télé qui avilit l’homme et la femme, la télé qui enfonce le bas en bas pour que le haut reste plus haut, la télé qui fait que populaire aujourd’hui = beauf. La télé qui manipule les masse, leur fait voter n’importe quoi, suite à des débats à la con.
Mais heureusement, il existe un village gaulois qui résiste encore et toujours à l’envahisseur, grâce notamment aux rencontres de l’éducation populaire : Poitiers
Ainsi il sera possible moyennant la modique somme de 60 € à 150 € par personne de discourir sur l’éducation populaire avec des gens très diplômé en bonne compagnie autour d’agapes bio locales et solidaires.
Évidement comme il ne saurait être aisé à ces cornichons diplômés (comme dirait Emmanuel Todd) de savoir ce qu’est le peuple, un échantillon de peuple sera présenté le samedi à travers un village de l’éducation populaire, façon salon d’entreprise avec des stands en plastique. Mais pas question de se retrouver autour d’un feu de camp à l’Îlot Tison à discourir de valeurs de partage avec des enfants ou des jeunes adultes. Ni de créer un cours libre d’une université populaire où un modeste jardinier pourrait apprendre de façon critique l’hydrogéologie, et acquérir les clés de compréhension pour comprendre pourquoi ça va sérieusement poser problème que certains se payent des piscines privées. Ou de faire un café philo dans un bistro de quartier pour initier un prolo retraité à Nietzsche Platon, Hegel, ou Rousseau autour d’un grand crème.
Rien de tout ça vous l’aurez compris on discourera sur les grands principe sans les mettre en application.
Bref une rencontre sur l’éducation populaire sans les premier.e.s concerné.e.s a-t-il un sens ?
Pour le peuple sûrement pas, mais pour le pouvoir sûrement car comme disait Bertholt Brecht. « Ne serait-il pas, Plus simple alors pour le gouvernement, De dissoudre le peuple Et d’en élire un autre ? »
Je vous remercie de votre attention.
Edwy Plein-Air