Rappelez vous la mésaventure de Julie B qui s’est retrouvée il y a quelques mois à devoir payer trois amendes de 135 euros pour avoir mangé, sans son masque, un broyé dans une zone à un masque obligatoire et jeté un emballage recyclable dans une poubelle de tout-venant en l’absence de poubelle jaune. https://nrslip.info/2020/09/11/une-femme-en-garde-a-vue-pour-avoir-mange-un-macaron/

La mésaventure ne s’est pas arrêtée là et Julie B se retrouve obligée de vendre sa maison à l’issue d’un contentieux avec un huissier.

Julie B devait 405 euros à l’État (amende de 135 € pour non port du masque, amende de 135 € pour outrage et amende de 135 € pour non-tri sélectif). Mais considérant l’injustice qu’elle estime avoir subie et en tant que militante écologiste libertaire, Julie a résisté et n’a pas souhaité payer l’amende « c’est une question d’honneur« . Le dossier ayant traîné et après 4 relances du Trésor Public dont une téléphonique à 3 h du matin « par une dame qui s’appelait Gilberte avec un très fort accent malgache ». Julie a reçu une visite de 5 minutes d’un huissier de justice à son domicile, accompagné de deux GIGN armés d’un fusil d’assaut. Julie a refusé d’obtempérer. En plus de la créance de 405 € majorée de 10 %, s’ajoute les honoraires de l’huissier de justice : 3372,02 € , et les 400 € de mise à disposition de personnel militaire nécessaire à la visite de l’huissier.

(Le détail de la facture de l’huissier est le suivant : présence horaire de l’huissier 1 h de présence sur place à raison de 500 € de l’heure – toute heure entamée étant due, 1 h de déplacement sur 300 m à 1 tarif de 500 €, toute heure entamée étant due, 1h de travail au bureau de l’huissier pour dictée de la lettre recommandée dans le dictaphone à 500 € de l’heure, toute heure entamée étant due, 1 h de secrétariat par la secrétaire de l’huissier pour la rédaction et l’envoi de la lettre à 40 € de l’heure, 1 h d’établissement et d’envoi de facture à 40 € de l’heure, 1 h de stagiaire qui va poster les courriers à 3,90 € de l’heure, 0,95 € centimes de frais de papèterie, enveloppe, encre et papier 4,30 € de frais postaux pour le recommandé et 1,16 € de timbre pour l’envoi de la facture, ainsi que 80 € de frais de bouche, il faut bien manger au restau le midi, et 2 h de prise de repas de l’huissier facturée à 500 € de l’heure + 125 euros de frais généraux de l’entreprise + 15 € de frais de déplacement en limousine de l’entreprise, la fraudeuse étant à 300 m du cabinet de l’huissier – faut pas déconner – les frais de fourniture et frais généraux de l’entreprise ne peuvent être inclus dans le tarif horaire de l’huissier, sinon c’est la ruine du cabinet, et il faut facturer le temps de repas car c’est du temps consacré au dossier, et la TVA à 562,01 €, soit un total de 3372,02 € TTC).

Aucun soutien des nouveaux élus


Ulcérée par un tel montant, Julie B a voulu obtenir gain de cause auprès des nouveaux élus. « De la part de Poitiers Constructif on m’a répondu que c’était normal : « elle a fraudé donc elle doit payer l’amende » ce n’est pas très citoyen-friendly de pas respecter les institutions. Quand au PS (Parti de la Seconde-droite) il trouve normal les honoraires de l’huissier, puisque tout travail mérite salaire, ce n’est pas la responsabilité de l’huissier si les gens se mettent eux même dans la mouise. » Une réaction sommes-toutes non surprenante de la part du PS et des Verts, car le PTB (un dangereux parti communiste belge) a dénoncé ce type de comportement en Belgique de la part des partis PS et ECOLO belges, voir ici.

Quant à LREM (Les Requins qui Escroquent les Ménages), « l’huissier est adhérent de leur parti donc c’est pas beau de dénoncer les camarades, donc ils m’ont pas soutenus non plus ».

Acculée, Julie a fini par céder et payer les frais d’huissier et l’amende. « Mon salaire ne me permet pas de payer une telle somme ! » Elle a donc envisagé de vendre sa maison. « Certes ça me rapportera pas énormément, mais je pourrai payer les frais, et je louerai un appartement ensuite, tant pis, de toute façon la propriété c’est bourgeois. » Le problème aurait pu être réglé, sauf que la vente ne s’est pas si bien passé que ça, « et c’est un euphémisme. »

La propriété c’est bourgeois

Julie, jeune poitevine dans la vie active

La maison, issue d’un modeste héritage familial valait 80 000 € d’après Julie, qui l’avait retapée de ses mains pendant 10 ans sur son temps de loisir. « J’avais réussi à transformer cette ruine en charmante petite maison dans la prairie avec des roses trémières et des vignes vierges ». Mais l’expert immobilier missionné par le notaire a estimé le prix à 25 000 €. Julie s’est une nouvelle fois résignée  » de toute façon je pouvais même pas payer un avocat pour contester le diagnostic, ni un nouveau notaire pour avoir affaire à un professionnel moins véreux ». La maison s’est donc vendue rapidement et une fois les honoraires divers à payer aux uns et aux autres, et les dettes diverses comblées auprès de l’état, Julie a pu faire un nouveau départ. Julie a trouvé un nouvel appartement en location, et il lui restait même 2000 € de rab’ sur la vente de la maison. « C’est pas énorme, mais ça ma permis de m’acheter un vélo électrique et une douche solaire ».

Malgré tous ces malheurs peut-être une petite lumière à l’horizon pour un nouveau départ ? Affaire à suivre. Nous retrouverons Julie dans quelques semaines pour voir ce qu’elle sera devenue.

Edwy Plein-air