NDLR : Chronique de la Nouvelle Réduslipe pour le Café de la Presse, le vendredi 11/12/2020, réécoutable sur radio-pulsar.org

Bonjour, aujourd’hui nous allons parler de la crise du Covid sur les associations.

Depuis l’assouplissement du confinement, vous n’êtes pas sans savoir que les lieux de cultes ont été rouvert, sur demande insistantes de congrégations religieuses. Des cérémonies jusqu’à 30 personnes sont désormais permises. Il se trouve que depuis le mois de décembre, la France connait, comme par hasard, un regain de la religion, puisque de 60 % des français sans religion en 2019, le taux serait passé à 1% seulement de mécréants en décembre 2020 . Il est vrai que le regain de la religion pouvait s’observer depuis un certain nombre d’années déjà sous différentes formes : les temples de la consommation qui fleurissent, les colibris de Pierre Radis qui disent que si la terre va mal c’est qu’on a pas assez prié pour Dame Nature ou les sectes évangélistes qui vont persuader les jeunes exploités de banlieue de se soumettre à Dieu en plus de se soumettre au Capital. Mais si nous nous intéressons au prisme spécifiquement poitevin, nous constatons quelques particularismes.

Bref, pourquoi ce regain ? Récapitulons, 30 croyants ont le privilège de se réunir, mais ce droit est refusé à 30 athées, ou même à 30 croyants de différentes religions dans le même lieu. Cela est surprenant pour un gouvernement qui prétend lutter contre les séparatismes. Nous pourrions donc mettre ces conversions récentes de la population sur le dos de cette loi inique, le but étant de la contourner. Mais après enquête approfondie il se trouve que le Covid a révélé la religiosité refoulée de nombreux courants et associations locales.

Notamment le monde politique : Pour Poitiers Ecclesiastique, qui tient la mairie depuis bientôt 6 mois, les réunions politiques militantes ont repris, à l’aune d’une messe participative à l’honneur du citoyen suprême après avoir fait une élection de prophète sans candidats.
Le parti LFI (Liturgie Française Insoumise) n’a pas eu ce problème de conversion religieuse, lui qui était déjà épinglée pour être une secte à l’honneur de Jean-Luc Gros-ronchon
La seule mésaventure religieuse a été subie par l’extrême gauche du NPA (nouveau parti apostolique) et ses 325 scissions. Si leur conversion religieuse ne leur pose pas de problème en soi, puisque la critique de la laïcité est monnaie courante chez eux, la réunion de ce parti pose problème, car étant habitués à se réunir dans des cabines téléphoniques on ne peut y respecter les distances barrières.

Mais au delà de la politique c’est sans compter sur les associations. Radio Pulsar a décidé de remplacer l’émission le Club de la Presse, par une émission intitulée La Calotte de la Paroisse, de même que l’Astre en Moi, association de slam poitevin, a décidé par simplicité de devenir une association cultuelle musulmane. D’après son président je cite « pour nous ça a été facile il suffisait de modifier une seule lettre en rajoutant un I, mais je plains les autres associations. »
Il s’agit là d’exemple parmi d’autres, en réalité il se pourrait bien que la vie associative, citoyenne et politique renaisse quasiment comme avant le Covid grâce à la religion.

Certains hygiénistes crieront au cluster et à la quatrième vague (la troisième vague c’est déjà ringard), mais c’est sans compter sur le civisme de ces religions émergentes qui ont pris soin de remplir leurs bénitiers de gel hydroalcoolique.

A défaut de croire vraiment en Dieu, il semblerait que le monde associatif local croit déjà en l’efficacité des politique publiques anti-covid, et ça c’est déjà une petite victoire.

Edwy Plein-Air