C’est fait, peut être êtes vous passés à côté de l’information, les conseils municipaux de Poitiers et de Châtellerault ont validé la fusion des deux établissements hospitalier. Gloire à nos élus qui permettent ainsi de sauver le Groupe Hospitalier Nord-Vienne qui était en grande difficulté financière.
Merci, merci et encore merci à nos élus et élues, d’avoir pris cette décision courageuse qui fait suite à un processus enclenché en 2018 avec les précédentes équipes municipales des communes de Poitiers et de Châtellerault. Le GHNV, qui comme de nombreux établissement hospitaliers de ce pays est en grande difficultés financière. Une solution a été imaginée, fusionner l’établissement avec le CHU de Poitiers. C’est bien connu, la fusion ça permet de rationaliser les coûts, de réduire les frais de fonctionnements, d’optimiser le management et d’avoir plus de souplesse dans les équipes. Cette fusion fait suite à celle du CHU avec les centres hospitaliers de Lusignan et de Montmorillon.
« C’est bien mieux comme ça, nous sommes une majorité du pragmatisme et du monde réel. Bien sûr que c’est pas idéal, mais entre ça et la fermeture on préfère ça » nous concède un élu de la majorité de Poitier Capitulatif. « En vrai on aimerait que ça se passe autrement, mais bon le monde réel est tel qu’il est, et à notre échelle on ne peut pas agir autrement qu’en s’y conformant. Donc on dira publiquement qu’on n’est pas d’accord avec les logiques managériales et cette vision rentabiliste de l’hôpital public, mais bon, en même temps on s’opposera pas à ce qu’elles se mettent en place plus avant« .
Grâce à cet acte politique courageux, l’hôpital est sauvé. Certaines voix de la majorité vont même plus loin. « Aujourd’hui c’est le GHNV qui est en difficulté financière, mais demain ce sera ce nouvel hôpital issu de la fusion. Il faut prendre les devant et continuer plus avant les fusion, pour faire des économies d’échelles. Fusionner avec les autres hôpitaux de la région Nouvelle Aquitaine. Nous pourrions faire un grand Centre Hospitalier de Nouvelle Aquitaine à Mérignac, juste à côté de l’aéroport. De cette manière nous aurions un hôpital régional hyper rationnel et efficace. Nous sauverions de la fermeture tous les petits centres hospitaliers en difficulté de la région. La proximité avec l’aéroport permettrait d’aller récupérer les patients par hélicoptère ou par avion très très rapidement ! Ce serait un progrès énorme, hors nous sommes progressistes, donc bon.«
Bien sûr cette vision comptable et managériale de l’hôpital public réduit à des enjeux de rentabilité ne convient pas à tout le monde, et certaines voix au sein de la majorité se sont élevés contre cette fusion, ils et elles étaient 10 à Poitiers à avoir voté contre la fusion (détail à retrouvé sur le site de la mairie de Poitiers voir ici, délibération du 12/10/2020). Ce petit groupe d’élus rebelle défend un autre ligne. Une autre forme de fusion :
« Nous, ce que nous défendons c’est une autre forme de fusion. Imaginez, on pourrait fusionner tous les hôpitaux de France, en un seul et grand hôpital géant, tout en conservant un maillage et tout un tas d’antennes un peu partout, on pourrait imaginer appeler ça l’Hôpital Public. Il serait financé directement par cotisation sur les salaires et l’état n’aurait pas son mot à dire sur l’état de ses finances et sur son supposé coût, s’il y a des besoins humains ou matériels supplémentaires on augmente les cotisations, en particulier sur les haut salaires et sur les actionnaires, s’il y a des années avec moins de malades et que l’hôpital est excédentaire on baisse les cotisations. Un pays en bonne santé c’est l’assurance d’un pays qui se porte bien !«
Heureusement de tels rêveurs sont en minorité au conseil municipal de Poitiers, et de manière générale au gouvernement, nous allons pouvoir continuer à rationaliser l’hôpital public et courir après les dépenses inutiles de ce dernier !
Y.G.