Les rares poitevins qui sont restés cet été à Poitiers (suite au grand départ de la majorité de la population qui est allée attraper le Covid sur les plages) ont pu constater que des rond-points et terre-pleins fleuris ont disparu des chaussées situées au niveau du Faubourg du Pont-Neuf ou de l’avenue de Nantes, et remplacées par de mornes étendues de goudron. La faute au Tour de France. Explications.
Beuverine Lenhard, riveraine de la rue Mélenchon et fervente défenseuse de la végétalisation de la ville par des plantes fertilisées à base d’engrais naturels (dont elle seule a le secret) est abasourdie : « C’est quoi ce massacre, c’est une première trahison de Poitiers Covidectif. Ils promettaient de végétaliser, et ils détruisent des petites fleurs sans défense ? On les laissera pas faire ». Après de tels propos nous avons eu une autre version spéculative par Eustache Farfouilloux, artiste-peintre contemporain. « Je pense que la mairie a voulu remplacer des parterres par du goudron brut. J’y vois là une façon très « art contemporain » de végétaliser la ville. En effet au lieu de montrer des fleurs déjà toutes préconçues aux riverains, la mairie en les remplaçant par du vide cherche sûrement à ce que nous travaillons notre cervelle pour se représenter le parterre de fleurs tel que chacun se l’imagine. C’est très fort, dommage que j’ai pas eu cette idée, ça aurait pu financer ma 3ème piscine à débordement ».
180 tonnes pour 5 m de large
Intrigué par ces deux procès d’intention, nous avons voulu avoir la source de l’information, et avons sollicité John-Lee Foucault, conseiller municipal délégué à la voirie. « Ces arasements de rond-point, temporaires, nous ont été demandés, à nos frais, par le Tour de France. Le peloton de cyclistes sera suivi d’un camion de 80 tonnes et large de 5 mètres, les terre-pleins sont un obstacle insurmontable pour un tel convoi ». Drôle de pratique, pour un convoi qui promeut un déplacement, le vélo, qui se doit normalement d’être écologique. « Que voulez-vous ? Les cyclistes du peloton, sont reliés individuellement à un tube de perfusion qui leur injecte le produit dopant contenu dans la cuve du camion ».
Interpellés par la rhétorique d’apparence complotiste du nouvel élu, ce dernier nous rassure « Vous en connaissez beaucoup des courses cyclistes avec des gens qui arrivent sans se doper à se suivre en roulant en continu à 50 km/h quelque-soit la pente, à 1 mètres les uns des autres et avec quelques secondes de différence seulement sur des trajets de 200 km ? ». En effet. Non.
Cette entrevue aura permis de montrer qu’il suffit juste d’un peu de pédagogie pour faire comprendre sa politique, et arrêter de nourrir le ventre fécond de la bête immonde par de malsaines et populistes insinuations.
Edwy Plein-air