La Nouvelle Réduslip publie aujourd’hui une enquête exclusive, produit du travail de l’un de ses membres. Y.G. a suivi plusieurs candidats et candidates dans leur intimité pendant plusieurs mois. Voici le récit qui dresse le portrait sans filtre des têtes de liste et des candidates et candidats.
Nous avons eu l’honneur de suivre le maire sortant, Alain Glaise dans son quotidien. La journée commence tranquillement par un petit déjeuner accompagné d’une revue de presse dans son fauteuil Louis XVI. La revue de presse est lue par un domestique. Ensuite vient le moment du massage des pieds et des jambes pour “faire circuler le sang, à partir d’un certain âge on commence à avoir les jambes lourdes”, nous a précisé le maire.
Ensuite, c’est sa cour qui arrive et se place en demi cercle face de son bureau. Ce dernier se fait servir son repas par deux domestiques (l’un sert et l’autre enlève les couverts sales). Ils observent alors le maire se restaurer dans un silence de cathédrale jusqu’aux environ de 15h et la fin de son repas. S’en suit alors la sieste du maire, où seul les deux premiers adjoints son autorisés à rester. Vers 17h le maire sort pour faire une petite marche. Le repas du soir est plus léger et seulement partagé avec sa femme, nous n’avons pas été autorisé à suivre ce moment d’intimité.
La deuxième tête de liste que nous avons suivi est Antony Broutier, le résident de Fontaine. C’est dans sa maison de Fontaine que nous avons été accueilli. Les enfants prenaient le petit déjeuner. Biens élevés et prêts à aller à l’école. Avec la campagne et le travail, la tête de liste En Marche ou Crève n’a pas le temps de les y porter lui même. C’est alors qu’une personne sonne à la porte, les enfants partent à l’école, explication du candidat :
“Avec Uber c’est tout de même bien plus simple pour ça. Le chauffeur permet de nous faire gagner beaucoup de temps, c’est bien pratique et bien agréable pour nous, c’est un vrai progrès”. La journée se poursuit par deux “conf-call” et un “brain-storming” concernant la stratégie pour le second tour. De nombreux anglicismes plus tard, la journée se termine par une séance de footing dans le long du Clain. A son retour, le repas, tout juste livré par Deliveroo depuis Poitiers par un jeune cycliste, l’attend sur la table, c’est à ce moment là que nous quittons le domicile.
Les troisièmes personnes que nous avons suivi dans leur quotidien pendant la campagne sont Séverine Renard et Abel Petit-Crade, couple diabolique de Baston 2020. Abel commence sa journée comme tous les membres de Baston 2020 par un petit tour des réseaux sociaux à la recherche d’un post de Poitiers Insultif qu’il pourra troller allègrement, pendant que Séverine prépare les petits déjeuners – car tout le monde le sait le féminisme de Baston 2020, n’est que d’affichage. Après un ou deux messages haineux il enchaine sur une réunion du collectif Baston 2020. Lors de la réunion seuls Jack LeafArt et Christy Milling ont la parole pendant 8h et expliquent quelles sont les meilleures manières de s’opposer et de nuire aux autres listes. (Il faut dire que personne à Baston 2020 ne travaille, puisque les deux élues sortantes vivent grassement de leur indemnités de mandat de 50 000 € par mois). Pendant ce temps, Séverine Renard travaille pour permettre à Abel de passer le maximum de temps à insulter les adversaires, même si elle se permet de poster un peu elle aussi pendant la pause café.
Sorti de la réunion, Abel fait un nouveau tour sur les réseaux pour une nouvelle salve de messages haineux et autres approximation concernant la liste constructive, pendant que Séverine s’occupe de la cuisine du foyer, car le dénigrement systématique ça donne faim.
Concernant Poitiers Insultif, nous avons pu passer une journée complète à l’approche de la chandeleur. Le thème de la journée était : co-construction d’une pâte à crêpe éco-responsable. La journée a été découpée en plusieurs ateliers. Le premier objectif était de définir le profil idéal pour la bonne pâte à crêpe. Deux heures de post-it brainstorming plus tard (NDLR : c’est une méthode issue du néo-management qui permet de faire émerger des idées par positionnement de post-it par groupe d’idée) et la recette de la pâte à crêpe idéale était arrêté : 200g de farine bio T65, 4 oeufs bio, 400mL de lait bio et 10cL de bière bio. Il a alors ensuite été question de trouver la bonne personne pour réaliser la pâte à crêpe puis de trouver la bonne personne pour les faire cuire. Le choix de ces personnes a eu lieu à la suite d’une élection sans candidats, cependant il fallait avant ça décider des “grands électeurs” qui auraient le droit de participer au choix final.
Un nouveau brainstorming de deux heures a permis de faire émerger le profil idéal du grand électeur. Cependant, au moment du vote, plusieurs électeurs proches d’Europe Économie Les Verre (EELV) ont pris part au vote, désignant parmi les 19 grands électeurs, 8 proches du parti EELV. Il ne resta donc aux 8 infiltrés de réussir à convaincre lors du débat entre les grands électeurs 3 de leur camarade. La lutte, fut longue, mais au bout de 5 heures de débat, l’élection sans candidat a finalement choisi, avec 11 voix sur 19 (NDLR, ils ont donc convaincu 3/11 personnes = 27%) Léonore de Nouvelle Aquitaine comme étant la bonne personne pour faire et la pâte et les crêpes. Finalement, à la fin de la cuisson, il était 2h30 du matin et plus personne n’avait vraiment faim après une telle journée. Ce récit nous ne devions pas vous le raconter. D’abord intéressé par l’idée, Poitiers Insultif a finalement refusé lorsque il a été question que nous écrivions un article racontant ce que nous avions vu, “par soucis de transparence”. Cependant à la Nouvelle Réduslipe nous n’avons peur de personne, et n’écoutant que notre courage, nous publions tout de même notre enquête.
Y.G.