Fait inédit dans une campagne poitevine. Hier au marché, les 3 listes du second tour, celles d’Anthony Broutier, Alain-Met-la-Claeys-sous-la-porte et celles de Léonore Monflex’ible (Papier Collectif) distribuaient le même tract. Simple coïncidence de listes provenant du même milieu social et partageant des intérêts communs, ou travail en commun concerté en vue de montrer l’exemple en terme d’écologie ? La NRslipe a voulu en savoir plus.
Sur le marché hier pour la dernière ligne droite de tractage avant le deuxième tour, les passantes et passants étaient surpris “D’habitude, j’aime bien collectionner les programmes. Ça me fait de la lecture, surtout depuis que la médiathèque de quartier a fermé. Et c’est souvent des jolis contes pour mes petits enfants. Et puis quand j’ai fini de les lire, je les donne à mes chats pour qu’ils se fassent les griffes. Là j’ai bien vu les trois listes mais la première m’a donné un tract et les deux autres ont refusé, en voyant que j’avais déjà un tract. Moi j’ai pas compris, ils m’ont dit que c’était le même et qu’il fallait é-co-no-mi-ser”. Nous confie Micheline Dègre, habitante des Couronneries, véritable institution et bibliothèque vivante du quartier. “J’ai même tenté de demander à la première liste deux autres exemplaires pour mes enfants, mais ils ont pas voulu”.
8 hectares de papier
Antoine Bureau
“En fusionnant nos trois programmes de 16 pages en z’un c’est plus de 1 200 000 pages de papier t’économisées soit plus de 8 hectares de feuille z’en papier. Ce choix nous z’est t’apparu comme z’évident” explique Antoine Bureau membre de Papier Collectif et porte parole départemental de Crayon Point S (NDLR : si vous dites pas Point S, il va se fâcher).
Du côté de l’équipe de Broutier, le chiffre de 8 hectare évoque le ranch familial d’une surface comparable, avec ses 8 ruminants (le ranch, pas la liste de candidats).
Si l’enthousiasme semble de mise, il n’a pas été évident de mener ce projet à bien. Des mésententes ont éclaté au grand jour sur le choix du support pour ce programme commun : si Alain Met-la-Claeys-sous-la-Porte voulait imprimer ça sur des feuilles de 5 cm d’épaisseur, Papier Collectif, voulait lui, imprimer tout le programme sur des T-shirt. Quand à Anthony Broutier il avait une préférence pour le papier toilette. “Au vu des pénuries c’était un moyen de redonner le minimum vital à tous les poitevins.” Mais l’abnégation paye, chacun a mis de côté ces basses querelles politiciennes et ce beau projet a vu le jour.Est-ce que ce programme commun se traduira par une équipe municipale unique, sans réelle opposition ? Isabelle Caveau-Dior de Papier Collectif, s’insurge et peine à retenir des larmes de colère “il y aura des opposition même si elles seront constructives. Nous ne serons pas l’opposition constante et systématique, mais je le dit : Je ne suis pas macroniste !”. Charles Reblochon-Bio complète : “on a de vrais différences programmatiques : Anthony Broutier défend une place of market pour les commerçants locaux. Alain Mets-la-Claeys-sous-la-Porte défend du marketing place, tandis que nous on défend des market place. On ne fera pas la même politique.” Le message sera-t-il entendu des électeurs et des électrices ? Réponse Dimanche prochain.
Edwy Plein-air